Que peut-on en retirer? : « missharvey, gameuse et fière de l’être »

Par David Boulanger

L’an dernier, la joueuse professionnelle et personnalité publique Stéphanie Harvey, aussi connue de son pseudonyme « missharvey » (gamertag dans le jargon des «gamers ») publiait un livre intitulé : « missharvey, gameuse et fière de l’être ». Il s’agit ici de ce qui pourrait être considéré une autobiographie, mais elle se sert aussi de celle-ci pour pousser certains enjeux sociaux qui la touchent entourant notre ère digitalisée contemporaine. Incidemment, les jeux vidéo font partie de cette [pas si] nouvelle réalité. Son ouvrage est séparé en 3 parties distinctes, alors je traiterai ce dernier de la même façon.

 

La première partie, intitulée « ma vie de jeux vidéo », est celle qui la plus orientée vers le style autobiographique. Elle y mentionne son enfance en tant que jeune gameuse jusqu’à environ son apparition à l’émission Tout le Monde en Parle. Elle fait aussi un bref « plaidoyer » pour de meilleurs équipements pour les jeunes joueurs (bureau, chaise, écran, etc.), question de ne pas hypothéquer leur « physique » à l’avenir, un peu comme des parents investissent pour l’équipement de jeunes joueurs de hockey.

 

La seconde partie est celle où elle aborde le sujet de performance dans un milieu généralement masculin. Petite parenthèse, on entend ici que le jeu vidéo est assez jeune comme média, alors c’est plutôt le marketing pour vendre les consoles après la crise de 1983 par les détaillants qui a délibérément associé ce médium au genre masculin. Dans « la réussite au féminin », elle aborde les aspects plus génériques du développement de la performance, mais aussi les défis pour elle dans le milieu en tant que femme. Elle mentionne que bien malgré elle, elle est devenue une porte étendard de l’accessibilité des femmes au milieu compétitif du jeu vidéo (Counter Strike dans son cas), ceci combiné au fait que le métier de joueur professionnel dans son ensemble est aussi nouveau, comportant un double défi. 

 

La dernière partie est celle où elle utilise son livre en tant que plateforme pour pousser un sujet qui lui tient particulièrement à cœur: la cybercitoyenneté. Elle y aborde la toxicité en ligne et sa version de ce qui pourrait amener une meilleure cybercitoyenneté à travers des thèmes comme : la cyberdépendance, la cyberintimidation, la cyber sécurité et le cyber bien-être. Elle se fie à ses expériences personnelles pour souligner les manquements dans les 4 domaines et y inclut des propositions.

 

En conclusion, que peut-on retirer de l’ouvrage de Stéphanie Harvey? À mon avis, et cela varie selon l’expérience préalable de tous, ce livre est davantage orienté vers une clientèle adolescente. On y traite un milieu qui est de plus en plus établi, les défis au féminin (mais aussi les garçons qui doivent peut-être confronter les stigmas actuels envers le milieu) et quelques trucs pour être de meilleurs cybercitoyens, une chose qui sera définitivement importante pour la génération présentement à l’école secondaire. Ceci peut aussi être intéressant pour des parents voulant connaître la réalité de leurs « petits gamers » et les enseignants voulant bien encadrer leurs étudiants dans ce monde digitalisé. Petite critique toutefois, certains sujets de la troisième partie auraient pu être approfondis davantage à l’aide de recherche. Les références (« bibliographie » et notes de bas de page) ne sont que des adresses web, alors que ces dernières généralement doivent aussi contenir l’auteur, date de publication, titre de l’article, etc.

 

Bibliographie :

Harvey, Stéphanie (2022). Missharvey, gameuse et fière de l’être. Montréal, Les Éditions de L’Homme. 

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